poemes


Taken from Florent Pagny's "Savoir aimer" - 1998

Savoir sourire,
À une inconnue qui passe,
N'en garder aucune trace,
Sinon celle du plaisir
Savoir aimer
Sans rien attendre en retour,
Ni égard, ni grand amour,
Pas même l'espoir d'ètre aimé,
Mais savoir donner,
Donner sans reprendre,
Ne rien faire qu'apprendre
Apprendre à aimer,
Aimer sans attendre,
Aimer à tout prendre,
Apprendre à sourire,
Rien que pour le geste,
Sans vouloir le reste
Et apprendre à vivre
Et s'en aller.
Savoir attendre,
Goúter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
pour tromper la peur du vide
Ancrée comme autant de rides
Qui ternissent les miroirs
Savoir souffrir
En silence, sans murmure,


No title
Life is not such an easy way
You sometimes have to let it go by
And look into the eyes of people astray
Like you were just some time ago without any lie
Because the paper thickness between your life and tomorrow
Can easily be breached as cool as an arrow.

October 2014


I can not forget your eyes
With their unique colour following mine
As we reach towards each other speaking similar tunes
What is there more than a pair of evening runes
Difficult to decipher if I keep being a man blind
Difficult to expand into a full life under a full moon's
October 2014


Ah ah ! a copy of the work of Peter Gabriel !
"Don't Give Up" - 1986

in this proud land we grew up strong
we were wanted all along
I was taught to fight, taught to win
I never thought I could fail
no fight left or so it seems
I am a man whose dreams have all deserted
I've changed my face, I've changed my name
but no one wants you when you lose
don't give up
'cos you have friends
don't give up
you're not beaten yet
don't give up
I know you can make it good
though I saw it all around
never thought I could be affected
thought that we'd be the last to go
it is so strange the way things turn
drove the night toward my home
the place that I was born, on the lakeside
as daylight broke, I saw the earth
the trees had burned down to the ground
don't give up
you still have us
don't give up
-we don't need much of anything
don't give up
'cause somewhere there's a place
where we belong
rest your head
you worry too much
it's going to be alright
when times get rough
you can fall back on us
don't give up
please don't give up
'got to walk out of here
I can't take anymore
going to stand on that bridge
keep my eyes down below
whatever may come
and whatever may go
that river's flowing
that river's flowing
moved on to another town
tried hard to settle down
for every job, so many men
so many men no-one needs
don't give up
'cause you have friends
don't give up
you're not the only one
don't give up
no reason to be ashamed
don't give up
you still have us
don't give up now
we're proud of who you are
don't give up
you know it's never been easy
don't give up
'cause I believe there's a place
there's a place where we belong

No title - 2014

Though the flow of people diverted by my presence on the street
Do not see anything else than an Homo sapiens sapiens on the beat
How could they see the vaccuum behind those blue eyes described as a man knowing where he goes and where he is
(thanks Petro)
When inside his mind is nothing than chaos with a touch of standing heroes and a zest of breeze
Engraved in the marble used by ancient Greek in Classical Greece
And today screaming towards female love encountered while slowly falling into the precipice.


Refugees - lyrics Peter Hammill 1970, extrait de l'album "The Least We Can Do is wave to Each Other", Van der Graaf Generator

North was somewhere years ago and cold:
Ice locked the people's hearts and made them old.
South was birth to pleasant lands, but dry...
I walked the waters' depths and played my mind.

East was dawn, coming alive in the golden sun:
the winds came gently, several heads became one
in the summertime, though august people sneered;
we were at peace, and we cheered.

We walked along, sometimes hand in hand,
between the thin lines marking sea and sand;
smiling very peacefully,

we began to notice that we could be free,
and we moved together to the West.

West is where all days will someday end,
where the colours turn from grey to gold,
and you can be with the friends.
And light flakes the golden clouds above;
West is Mike and Susie,
West is where I love.

There we shall spend our final days of our lives,
tell the same old stories... yeah well, at least we tried.
So into the West, smiles on our faces, we'll go;
oh, yes, and our apologies to those
who'll never really know the way.

We're refugees, walking away from the life
that we've known and loved;
nothing to do nor say, nowhere to stay;
now we are alone.
We're refugees, carrying all we own
in brown bags, tied up with string;
nothing to think, it doesn't mean a thing,
but we can be happy on our own.
West is Mike and Susie,
West is Mike and Susie.
West is where I love,
West is refugees' home.

Montagnes d'Oural - 2009

allez esclaves de la journée, le soleil gratte les collines de l'Oural
debout prenez une aspirine, cela ne vous fera pas de mal
au point où vous en êtes la tête ne peut exploser
seulement si une fois de trop vous la taquiner pour la surexposer
une fusée au magnésium ou à la poudre
quel est le meilleur choix pour ce grain le faire se moudre ?


Seau fit à ... - 2009

Lentement les minutes se rapprochent de ce nouveau matin
Je suis là, nous sommes entre là-bas, tu est là-bas
A nouveau nous touchons la complexité du Malin
Au sein d'une société prive mais sans le Fatah
La violence et la bêtise se côtoient sur le pétrin.
Il reste nous, sûrs de nous, sur et en dessous
Avançant dans la fraîcheur gelée de cette nuit
Pour nous conduire lentement raides de froid et debouts
Vers nos lits et nos couettes afin de se retrouver ...
Nous sommes
Bisous


Le bon boulanger - 2008

Je veux faire de bonnes baguettes
Dont mes mains auront pétris la pâte
Puis auront pousser ces formes sur leurs clayettes
Et dans le four ainsi disposées sans hâte.
La baguette bien chaude, bien formée,
Pourra ainsi du four avec amour être retirée
Puis vivre sa vie de baguette
Sans laisser aux alentours de miettes !


Petit mail de la nuit - 2008

Les minutes passent, les secondes passent,
Mon coeur, mes poumons, rythment ma pensée
Mes mains, mes doigts se crispent sans te toucher
Alors que les étoiles lentement trépassent
Que l'aube là bas au loin chatouillent l'horizon
Et que bientôt dans quelques longues heures
Je pourrai à nouveau embrasser ces yeux rieurs
Et le sourire aux lèvres me complaire entre tes tétons !


L'aube - 2008

Comme d'habitude le calme de la nuit est là.
Les bras de l'horloge se glissent lentement vers l'au-delà
Emporté par le lent rythme de mon coeur mes pensées vont et viennent
Dans le tourbillon du moment elles ne veulent plus qu'ils reviennent
Ces êtres qui s'agitent à l'intérieur de ce crâne trop exigu
J'irai voir avant l'aube cette colline qui toujours m'a attiré comme la cigue
Sûr que de là haut la mer, les collines, la montagne sauront elles m'orienter
Oui, là, au fil de l'arête de calcaire, l'esprit à un pas de tout,
saura-t-il me pousser ?


Enervement - 2008

j'ai un caractère de merde, mais toi tu peux avoir par certains côtés un caractère de crotte !
et après je ne vois plus ma main plongée dans la motte !
j'en mets partout en tapant dans le dos de mon pote !
et de ce fait là, le voilà qui part en couille et dans la figure il me rote !


3 spots - 2007

Blues, blues, blues,
Toute vie
Sèche là
Au vent d'Ouest
Alors que
Palpite
Mon coeur de
Refugees
Qui vibre
Au rythme
Des cheveux
Prémisses
De tes yeux
Dévoilant
La joie d'un
Sourire
Inscrit là
Sur notre
Neurone !


......./...../....... [bis] - 2007

Ne pas pouvoir être avec toi
Jour et nuit me laisse sans mon toit
Mes murs sont là, la table est mise
Mais que diable sans saveur est cette vie soumise
Bientôt ensemble les tuiles nous mettrons
Sur notre charpente posée sur ces moellons
Rien ne sert vite de courir
Lorsque sur ton visage je vois ton sourire.


... og ! - 2007

I went on a jog
Did go well without any fog
I crossed the trail of the giang hog
But he could not transform me into a rogue
Though we were near the bog
Perhaps I will sleep now as a log
And read through my issue of Vogue !


Bien tard - 2007

Mes cellules, ma structure,
Mes pensées, mes pelures,
Mes cheveux, mon regard,
Ma peau, mon dard,
Mes pieds, mes mains,
Mon nez, mes reins,
Veulent te fouiller sans relâche
Et te sentir sans attache.
Ah, quelle douceur cette nuit assez fraîche,
Mais quelle tristesse sans toi, elle reste si rêche.


AM - 2007

Il était une fois un gai roseau
Planté sur le bord du ruisseau
Ses fleurs odorantes et chatoyantes étonnaient plus d'un
De cette faune bigarrée qui peuplait ce cours d'eau des alentours de Verdun

Après quelques bourrasques et sécheresses brutales
Le voici à chaque fois repartant de plus belle
Tout en communiquant sans arrêt avec ses fragrances de santal
Pour le plus grand plaisir de ses proches sans grosse séquelle.

Bien cachés derrière son regard les déchirures tardaient à se recoudre
S'entrechoquant les expériences voulaient en découdre
Rendant difficiles sinon périlleuses ses tentatives
Pour lentement sortir de ses fangeuses rives.

Un clochard un jour venu du vallon sis à Grasse
Se permit de lui entrouvrir ses spores et souligner sa grâce
Face à la vérité longtemps cachée par ses soins
Que rien ne vaut malgré les ans quelques amis surtout quand on est dans le besoin.

Rouvrir les yeux et ses racines aux plaisirs de la planète
Sans se commettre à oublier de se servir de sa tête
Permet certainement de mieux voir d'oú on vient
Et de percevoir et d'orienter sa trace pour répondre à seul mot : devient !


New blues 2003 - 2002

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...

Les nuages gris passent lentement
Je veux les caresser du bout des doigts
Le froid plane sur les premières pentes des Alpes du sud
Les secondes se rapprochent du nouvel an
Les battants du mobile accroché au dehors s'essayent à se toucher.

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...

Les engelures gagnent les os des campeurs de la nuit
Alors que des grappes humaines tournent autour de tables sans pépins
Pour le grand bénéfice de la consommation internationale
Qui permet de payer quelques litres de carburant à ces mastodontes d'acier
Perdus au détour des dunes de sables du Qatar.

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...

A quelques mètres de la Bethléem millénaire Mohammed et Rachel gisent côte à côte
Dialoguant dans l'infini pour connaître la raison de leur disparition
Pendant que des américains habillés en treillis jouent au même jeu
Que ces britanniques de la Standard Oil des années 1920
Echangeant un terroriste pour dix barrils de pétrole.

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...

Les indiens observent de leurs yeux las la poussière laissée
Par tous ces tous-terrains encore garnis de leurs pneus neufs
Qui transportent des invités à une luxueuse réception
Dans la pampa argentine de la Terre de Feu
Les bousiers mêlent dans leurs sillages leurs pattes broyés au sable anguleux.

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...

Ces oiseaux migrateurs peinent à rouvrir leurs yeux
Pour encore une fois distinguer le rivage trop connu de Galice
Au travers de cette colle noire qui les enserre de partout
Et lentement les entraîne vers les profondeurs.

Par la porte entr'ouverte le XXIe siècle s'est invité
Déjà le doute n'est plus possible
Il n'est que le grand frère du siècle précédent...


La fille du moment - 6 octobre 2001

L'Automne frissonne à nos portes,
Les feuilles lentement rougissent de leur fausse pudeur
Pendant que Sarita dans son lit ouvre sa porte
Pour qu'Olivier , tout sourire, enfin saisisse tes rondeurs.

Tous ensemble, avec tes parents, nous affirmons
Que bientôt tu n'auras plus besoin de biberons
Et que nous pourrons dialoguer en restant sobre
En nous rappelant ce merveilleux jour d'octobre.

Debouts, nos yeux tournés vers l'avenir, nos cheveux dans le vent,
Nous te disons "Bonjour chez nous, Oh fille du moment !"


Souvenirs - 2001

Le vent souffle de l'ouest,
Le ciel alourdi de ces nuages sans fin m'interpelle,
Mes souvenirs affluent brutalement et me font gémir.

Lumières brèves, scènes enregistrés mais presqu'oubliées
Famille, parents, enfants,
Odeurs, sensations, visions,

Le passé est là mais en même temps disparu !
Par manque d'inspiration en cet instant de création
Il ne m'en reste qu'une parcelle !

Mais que diable, pourquoi s'apitoyer ...
Une partie est mieux que rien du tout ...
N'est-ce pas ?

Tous les souvenirs d'une vie ne dure que cette vie.
Tous ces souvenirs ne peuvent être compris que par cette vie.
Toute cette expérience ne perdure que le temps de ce long souffle.

Tous ces anonymes qui encombrent nos pelouses
Ont-ils demandés à perdre ces souvenirs sans qu'ils soient mémorisés?

Sans exception nous sommes égaux devant l'histoire,
Une vie n'est vue que du coin de l'oeil
Matérialisée sur une montagne par un tas de pierre
Sous lequel reposent ces os, piètres restes de tant d'émotions !

Plus qu'une seule vérité / réalité : vivez, contemplez, ressentez ...
Votre vie vous appartient, vos souvenirs aussi,
Mais de grâce laissez aux autres les leurs ...

West is Mike and Suzie, west is refugees' home !


Britain and democracy - 2001

Like many other british citizens
He had to leave his brothers
For a few years abroad
North Africa, Italy, Austria, on the road
Living and dead as comrades
Forward we have to go up our grades
Because human folly
Cannot be overcome except by our efforts
Through the bloodshed they met
German, British, I bet
Thousands of lives wasted or down the drain
For other thousands to live off, without strain
Remember that wars either because of folly
Or to defend democracy
The wasted futures are still with us
And cannot accept anything more than our thoughts.


Mon père - 2001

Il est là quelque part
Poussières étalées sur la Méditerranée
Mais son expérience cause mon départ
Avant même que je sois mort-né.

Souvenirs souvenirs, sentiments sentiments
Britannique avant tout,
Les années de guerre lentement
Me rappellent que le monde était fou.


Cimetière militaire - 2001

Le ciel pèse sur mes épaules
Voûte plombée d'hiver
Pousse le vent entre les ruines d'un rôle
Inconsistant tel ces stèles caressées par les vers.

Moignons squelettiques, dévôts involontaires
Tressant leurs témoignages comme un voilier voguant sur son ère
Elles s'alignent presque sans limite rassemblant ces restes jadis humains
Ces pierres tombales s'alignent au long du sillon des jardiniers d'airain.

Ces pierres tendent leurs bras dans l'air froid
Sublime copie de ces arbres fruitiers sans vie
Alignés de même attendant eux le printemps de leur vive voie
Pour reprendre leur rythmes et donner vie

Sous ces pierres à jamais étendus les rejets de vies
Sans aucun espoir de survie étendent leurs pauvres restes
Et, construction de leurs fils, surgissent ver le ciel
Pour rejoindre les branches nues, décharnées,

Des arbres fruitiers saisis par le froid de la survie
Espoir conservé car au Printemps reprendra
Leur élan figé quelques temps
Alors que sous eux ...

Empilement de nos aïeux, empilement de nos traditions
Ces restes nous observent, nous guettent
Sans espoir de retour, trahis par leurs frères et leurs soeurs
Morts sans espoir de Printemps...


Near death experience - 2000

Humidité, soleil, sieste,
Je m'endors, le temps fait le reste,
Brutalement, je me vois, là-bas
En-dessous, loin, très loin,
Mais qu'est-ce que c'est que çà !

Je vois les voitures, passées, dépassées,
Six étages plus bas, beaucoup de détails
A peine le temps de saisir tous ces trépassés
Qu'immédiatement, se rappelle à moi ces adeptes du braille
Secoué par ma fille qui m'appelle

Alors que moi là-haut je l'interpelle
Retour dans mon corps, rapide, brutal,
Immédiatement je me réveille, me reste le cal
Mais qu'est-ce donc cette science
Sinon, encore, une near death experience !


La fête de la musique - 2000

L'humidité recouvre ces ossements
Découverts pour quelques semaines
Tirés des rêves de la colline
Extraits des vers de terre.

Piaillements des oiseaux à leur nadir
Ils réfléchissent à la vie
Lame de matchette à l'effleurement du sourcil
La fête de la musique secoue Paris.

Sentiments extorqués des tripes des artistes
Véronique Sanson bat au rythme
De ces presque fossilisés, joie des artistes d'après-demain
Paléo-anthropologues de retour, questions sans réponses.

Hey Peter, Where's your Hammill ?
Quelle différence entre voix polyphoniques de nos amis pygmées,
Et succès de cette musique dite européenne ?
La densité de la poussière ? Peut-être ... !


Nath - 2000

Contacts d'un moment, moment de l'éclair,
Les regards se croisent, s'agrippent,
On s'entend, on se parle,
Volonté de continuer...

Le temps s'écoule, le ressac s'annonce pour tout recouvrir
Volonté de continuer, d'échanger.
Peut-on, veut-on ?
Contraction du bas-ventre.

Que deviendront tous ces regards,
Fugace réalité de l'existence
Richesse, trésor connus de ces êtres
Disparus pour partie à l'une de ces morts.

L'autre ira son chemin, mais vers quel mémoire ?
Ce paradis de l'instant ne sera plus qu'ébauche
Recouverte par les vaguelettes qui, par ricochet,
Usent le sable de nos souvenirs... Nathalie ...


Paris 2000 - 2000

... Rires, grimaces, pleurs, bonheurs ...

Cette eau rougie coule sur terre
On la croit tchétchène, hutu,
Elle continue à s'évaporer, s'essouffle,
Avalée par le sédiment déposé
Depuis des milliers d'années, rassasié.

Jazz, rap, disco, rock, soul,
Eiffel, Einstein, Bouddha, Gandhi, Turner...

Telle l'eau ressortie du plateau
Elle hésite un instant, orpheline,
Avant de mourir par hasard
Dans un coin sans ombre
Trébuchant sur la fourmi hésitante.

Bougie, halogène, pétromax, lampe à huile, néon,
Télévision, radio, internet, quotidiens, périodiques ...

Elle tourne depuis trop longtemps
Mélangeant ses draps trop collants
Dont les couleurs sont changeantes
Aux noms dissonants, au repos,
Météorites, tibias, végétaux, tous putréfiés.

Mousquet, fronde, bombe à neutrons, kalachnikov, catapulte,
Crayon, clavier, plume, micro, disque dur ...

Le ciel touche la roche,
Loin là-bas la marmotte
Sort sa tête et chante,
Sous le soleil du printemps
Le torrent continue son murmure.

Bonheurs, pleurs, grimaces, rires ... Silence...


Joachim - 2000

Tel un conte de Grimm
Fernando et Josiane attendaient Joaquim.
Cette longue route, était-ce un crime ?
Certes non, mais le temps percevait sa dîme
Yeux cernés et angoisse malgré tout pourvu que cela rime.

Un dimanche matin de l'an de grâce 2000
Les eaux arrivèrent sans même un gramme de Vim.
A quelques centaines de kilomètres de Nîmes,
Au pied de la montagne et de sa cîme,
Presque sur la moquette de la voiture, vite, vite, la prime.

Les cheveux qui se pointent, sans même une barette SIMM,
Le voilà, un nouveau Joaquim
Bien braillard, bien vigoureux, les mains effleurant la lime
Posée à son chevet pour ses premiers ongles afin qu'il se grime,
Bienvenue chez nous le nouveau terrien, enfin nous le vîmes.


Ascension - par Colleen Hitchcock (1989)

Et si je pars,
Alors que tu es encore là...
Sache que je vivrai toujours,
Vibrant sur un rythme différent
Derrière un voile pour toi opaque.
Tu ne pourras me voir,
Aussi tu dois garder la foi.
J'attends l'heure où nous pourrons à nouveau
Prendre notre essor
Mutuellement conscients l'un de l'autre.
D'ici là, vis pleinement ta vie et si tu as besoin de moi,
Tu n'auras qu'à murmurer mon nom dans ton coeur,
...Je serai là.


Une fois, La Valette - 1999

La pierre me regarde.
L'air vibre sous la chaleur du soleil.
Je reste assis, mon ombre derrière moi.
D'un regard je rentre dans les morceaux du paysage.

Des regards, la peur de pénétrer trop loin.
Il est des regards - esquisse de l'âme - que l'on met de côté.
Le travail est là il doit être.
On tourne le dos et on retrouve la pierre.

Croisement de ce visage que l'on croyait enfoui.
Le torrent est là, il déboule du coude de la gorge.
La phrase hésite, coincée sur la boule emportée par le courant.
Seconde pour reprendre ses esprits, retrouver le discours.

Je le sais une fois de plus
Nous sommes des pèlerins sur cette grève
Un dernier regard à l'être aimé
Avant de redescendre de l'autre côté des rochers.

Coisement d'un jour, croisement de toujours
Les chaînes de la vie surprennent quand elles se posent
Mais une vérité, une seule,
Au jour choisi, enfin, sur ces rochers je me dépose.


Les amis - 1999

Je déambule, mes pieds avancent
Ils découvrent les reliefs parcourus par d'autres
Alors qu'une brise me caresse.

Je me plante les pieds écartés,
Sourire figé sur les lèvres
Ceux qui croient me connaître et les autres pensent "ironie".

Ce sourire n'est que tristesse,
Cloison entre ma raison et ma déraison
Qui s'entrouvre en pensant à mes amis.

Nous sommes tous des îlots ancrés sur l'océan de la vie.
Une tempête survient pour nous décrocher
Et nous amener vers d'autres rivages.

Le hasard du choc de l'arrivée nous fait relever la tête
A la recherche d'un contact, d'une présence.
Investissement le temps de la traversée

Mais le temps est éphémère
Et la tempête reprend notre course vers de nouvelles contrées
Laissant derrière les nouveaux amis, et devant nos regrets et notre chagrin.


Chantier de la vie

Terre, brique, pierre, parpaing,
Déchets à jamais figés de notre vie,
Tels des déblais impossible à bouger à la main,
Abandonnés, assis sur un chantier de construction,
Appréciant le temps qui passe avec philosophie
A l'image du Buddha en flexion.

La vieille brouette trouée et rouillée,
Matérialisation du déchirement et de la friabilité de l'esprit
Reste là, tranquille : le temps précède le temps.
Augmentation de la surface trouée
Pour aboutir à la tranquillité
Martelée secouée par le vent.

Le chef Iroquois , plumes au vent, passe sur son vélo
Entre Stratus et Altocumulus
Couinement de la roue qui se meut
Il disparait, avalé par la bouche de métro.
Se retournant, il apprécie la ferraille de la vie,
Gisant là sur le chantier attendant l'arrivée d'un hypothétique soleil
Qui peut être le ramènera vers son réveil.


Coup de coeur entre deux galaxies - 1999

On vit, on va, on vient,
On respire, on est, on pense être
Un jour passe, plus tard dans sa mémoire incertain
La tête bien en vue sous une fenêtre
Un sourire, un être fait soulever le regard
Une onde s'écoule, électrique, et laisse hagard.

Sollicité l'esprit se dégage, s'étire à toucher l'autre
Une compréhension mutuelle et puis brutalement
L'inconscient, la violence, la douleur s'insinuent doucement
L'image de cet être devenu cher ne quitte plus le fond du regard
Le soleil ne se couche plus sur ce cotre
Qui ne touche plus la terre, errant, sans compter son retard.

Une inconnue qui passe, étincelle du moment et sans fard
Tout donner car on comprend l'esprit qui nous est offert
On se dénude avec plaisir, viol sans effort, car partagé
Est ce plaisir et certain de ne pas être aimer en retour
Sentiment tout à la fois de joie mais aussi de peine
Car il faut cacher ce sentiment.

Donner tout ce que l'on possède
Placer sur l'autel de la confiance, de l'amitié
Sans rien espérer en retour
Sachant que le temps nous poussera sur le chemin de l'exil,
Car il faut savoir s'en aller
Confiant dans son coeur que le souvenir de ces instants
Ne disparaitra pas avec notre poussière .

Je traverse la plage de mes rêves
Poussant quelques cailloux
Certain d'être un pélerin errant sans fin
Car je garde pour moi mon amitié
Trahie un jour, trahie toujours
Mais grand reste mon amour.


Maria - 1999

Eaux troubles du vieux port,
Chaleur du bras , de la main sur la peau
Magie des premiers attouchements
Electricité du sentiment, chaleur tremblante,
Elle cherche à s'épanouir.

Echanges des esprits, étoiles filantes dans le ciel,
Bonheur intense, il ne peut que s'échapper
Vécus des deux êtres
Gouffres sans fonds entre eux
L'âme soeur est là pour y rester.

Ivresse de deux bouches humides
Voulant à tous prix fusionner.
Deux êtres solitaires ou encore souvent seuls
Convaincus d'avoir trouver après des années d'errance
Une âme soeur, un moment de transe.

Chaleur de la proximité, des échanges, de la compréhension
Ouverture des souvenirs de son ventre, de ses tripes
Croyance illusoire dans l'égale vision
Une fugace lueur passe dans le ciel
Ephémère et belle tout à la fois.

Colères, pleurs, joies, inséparables
De ces deux esprits qui se croisent
Pour un instant de bonheur que l'on ne partage pas
Bonheur trop fort que l'on ne peut que perdre.

Que reste-t-il lors de pareille séparation?
Un espoir que l'autre comprendra
Que ces instants partagés l'ont été réellement
Et que je ne suis pas autre chose
Que ce qui a été transmis.

Entre ciel, terre et mer
Le sommet pelé accueille ses cendres
Entre les mousses elles s'insèrent
Le repos, enfin, vient se rendre.


AFPA Blues - 1999

L'air stagne, mon t-shirt me lèche
Mon esprit stagne, l'air du dehors est rèche.
Un clin d'oeil des touches attirent mes doigts
Je les enfonce, leur écho me laisse sans voix.
La pensée vagabonde de la lumière de l'écran
Vers la lumière du lointain néant
Cependant reste le temps d'un éclair
La mémoire d'un échange sans en avoir l'air.
Tu sais Hélène, le temps est roi
Mais mon esprit reste à moi.
Encore merci
Hi, hi, hi
- Dit le gnome en regardant Tolkien -
Que nous reste-t-il que la haine ?
Abruti, répond JRR,
Tu n'as rien compris, délimite ton aire
Et réalise tes rêves, tes illusions
Et évite les pièges à cons.
Ciao


Caussols - 1999

Herbe rase qui tremble
Voix du vent dans les crevasses.
Cailloux sur la pente qui hésitent
L'esprit est dans une nasse.

Racines sèches hésitantes
La terre s'accumule dans les creux.
Le corbeau sautillant le tente
Esprit mort des Chartreux.

Les pierres s'arrondissent sur la borie
La doline se niche à son pied
Le jardin ride en brun son lit
Personne n'est là pour le supplier.

Entre ciel, terre et mer
Le sommet pelé accueille ses cendres
Entre les mousses elles s'insèrent
Le repos, enfin, vient se rendre.