Un bon indice est l'évolution du nombre de domaines, qu'il soit analysé globalement à l'échelle du continent ou ventilé par Etat. Le premier graphique illustre très bien la lente mais certaine poussée de 1996 à 1998, puis l'explosion des domaines depuis début 1998. Le second graphique montre l'hétérogénité de cette augmentation : l'Allemagne caracole en tête suivie de près par la Grande-Bretagne, loin derrière un second groupe où on perçoit une dynamique (Suisse, Italie, Pays-Bas), et enfin, le groupe où se trouve loger la France accompagnée par la Norvège et la Suède.
L'édition 1998 de L'Atlas mondial de l'Internet (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe) illustre parfaitement le développement prévu de l'utilisation de l'Internet mais aussi les différences existantes d'un Etat à un autre. Les chiffres sont le nombre des internautes mais aussi le pourcentage des foyers connectés (extrait de Netsurf, juillet 1999, page 59).
Etats | 1998 | 2002 |
Grande-Bretagne | 5,5 millions, soit 4% | 11,4 millions, soit 19% |
Suède | 1,6 millions, soit 14% | 3,1 millions, soit 35% |
Finlande | 1,1 millions, soit 24% | 1,9 millions, soit 53% |
Allemagne | 5,6 millions, soit 8% | 17 millions, soit 19,5% |
France | 1,8 millions, soit 2,1% | 10 millions, soit 17% |
Espagne | 1,4 millions, soit 2,6% | 4,8 millions, soit 15% |
Italie | 1,8 millions, soit 2,3% | 9,5 millions, soit 17,2% |
L'importance du nombre de machines en Allemagne et en Grande-Bretagne aujourd'hui (en règle générale, augmentation des internautes veut dire augmentation des machines connectées) se reflète parfaitement dans le graphique ci-dessous. Il illustre le bicéphalisme régnant en Europe en 1998/1999 : d'un côté l'Allemagne et la Grande-Brtegane, de l'autre les autres Etats dont la France.
Cette "Internètivité" avait été mise en avant au cours d'une enquête que j'ai réalisé en 1998, intitulée "De l'utilisation des listes de discussion sur Internet". Il s'agissait alors d'analyser les connectés ou abonnés à 18 listes de discussion en langue anglaise, d'intérêt pour la communauté universitaire, dans le domaine de l'archéologie.
Publiée dans une revue française mais aussi sur Internet (http://home.worldnet.fr/clist/Textes/nouvelles.html) , je pouvais alors conclure :
Immédiatement saute aux yeux la connectivité des collègues britanniques. Ils représentent de 30% à 60% des abonnés à l'ensemble des listes.
Suit un groupe de pays constitué par l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et l'Espagne où se trouvent environ 5% des abonnés européens.
Un troisième groupe comprend la France, le Danemark, et la Suède. Les abonnés aux listes y totalisent un peu moins de 5% de l'ensemble.
Enfin, le quatrième et dernier groupe, constitué des Etats mal connectés au Web : Autriche, Belgique, Finlande, Grèce, Irlande, Luxembourg et Portugal.
Une première approche par les ratios doit être tempérée par les chiffres réels des abonnés (non proposés ici). En réalité, seuls les deux premiers groupes peuvent être considérés comme utilisant réellement le Web. Les distinctions au niveau des troisième et quatrième groupes se jouent à l'abonné. Par exemple, le nombre d'abonnés français aux 18 listes de l'étude fluctuent entre 1 et 13 (voir tableau 3) !
La conclusion est la suivante : la communauté des archéologues n'utilisent le Net que dans 5 des 15 Etats de l'Union Européenne !
Mais cette importance en Europe de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne, qui marque bien le retard français dans le domaine, ne peut faire oublier que les connexions à partir de l'Amérique du Nord - surtout Etats-Unis - restent majoritaires.
Le graphique ci-dessous emprunté au site Nua (http://www.nua.ie/surveys/) visualise la situation d'Internet à travers le monde entier : 59 % des connectés sont en Amérique du Nord, seulement un peu plus de 27 % en Europe. Trois régions connaissent une régulière montée de l'usage des NTIC : l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie.
Ceci confirme ce que j'écrivais ailleurs. Internet est pour l'heure un outil de communication non pas à l'échelle du globe, mais entre régions développées : les développés communiquent avec les développés !
La "Charte européenne de l'autonomie locale" indique clairement qu'au niveau européen les collectivités locales dans l'ensemble des Etats de l'Union posséderont des pouvoirs et une indépendance accrus (Annexe 4). Deux postulats sont identifiés :
premier postulat: la gestion de proximité, au plus près des citoyens, constitue le gage d'une action publique efficace, efficiente et adaptée aux besoins des populations ;
second postulat: l'autonomie locale apparaît comme le point d'ancrage de la démocratie et la garantie de son épanouissement.
L'utilisation croissante des NTIC dans l'ensemble des Etats de l'Union Européenne est ainsi une évidence. Cette utilisation ne peut que s'accroitre.